Contes à rebours

Le conte préféré de notre enfance.

1)     condition initiale à l'équilibre

2)     un élément critique qui vient perturber et un personnage qui se met en action

3)     une péripétie que le héros subit en présence de personnes qui vont l'aider ou l'inverse

4)     un élément de résolution

5)     retour à l'équilibre

Vrai travail à faire : Adapter notre conte avec des données imposées par des petits papiers de couleur que nous avons piochés.

Le petit Pinocchio

Il était une fois une famille nombreuse qui vivait heureuse dans une petite gare, près de la forêt, mais le père, garde-barrière de son état, avait perdu son  travail en raison de l'automatisation de la barrière. N'ayant plus de quoi nourrir sa famille, il eut de longues conversations avec sa femme, mère au foyer qui s'occupait de leurs sept enfants. Le petit dernier des fils, une marionnette du nom de Pinocchio, aveugle depuis une chute tragique (ses fils s'étant rompus), avait entendu ses parents décider de les perdre en forêt, ne supportant plus de les voir souffrir de faim. Il ramassa plein de petits cailloux qu'il mit dans ses gants et les sema tout au long de la route. Une fois les enfants bien perdus au fond de la forêt, les parents étant retournés seuls chez eux, le petit Pinocchio calma ses 6 frères et les guida grâce à ses petits cailloux. Ils arrivèrent au petit matin à la maison et la mère les accueillit avec des larmes de joie.

Cependant, quelques nuits plus tard, les parents allèrent discuter au grenier pour que Pinocchio ne les entende pas, il ne pouvait pas monter les escaliers seul avec ses fils ! Le lendemain matin, quand il comprit que ses parents allaient tenter de nouveau de les perdre, il n'avait plus le temps d'amasser des petits cailloux mais, rapidement, il prit son petit téléphone bleu qu'il avait depuis toujours et le cacha de nouveau dans ses gants.

Lorsqu'ils furent bel et bien perdus dans la nuit de la grande forêt, il appuya fébrilement sur la touche la plus chaude de son téléphone bleu et entendit une voix douce lui répondre : « Bonjour petit Pinocchio, je suis la fée bleue. Que puis-je faire pour te rendre service ? ». Pinocchio lui répondit : « Autrefois, j'aurais bien aimé devenir un vrai petit garçon ! Mais, aujourd'hui, je voudrais surtout que vous sauviez notre famille, nous sommes perdus, seuls, dans la forêt où nos parents nous ont abandonnés car ils n'ont plus d'argent ! » La voix douce continua de sortir du téléphone bleu : « Ne t'inquiète pas, petit homme de bois, téléphone à ton père en appuyant sur la touche à droite de celle-ci, et dis lui de fermer de toute urgence les barrières. Il va y avoir une coupure d'électricité et l'automatisme ne va pas se faire !  Sinon, il y aura  un énorme carambolage! »

Aussitôt, Pinocchio téléphona à son père qui courut aux barrières comme un fou sans se poser de questions et les descendit juste avant que 2 voitures ne s'engagent sur les voies, cela pendant le passage, à la même seconde, de 2 trains à grande vitesse. Il évita ainsi une immense catastrophe et de nombreuses victimes !

Quelques minutes plus tard, le père, encore écroulé de peur, recevait un coup de téléphone de la gare centrale. Le directeur principal le remerciait chaleureusement de son action et lui annonçait que la présence d'un homme s'avérait vraiment indispensable et qu'il retrouvait son poste de garde-barrières ainsi que tous les avantages qu'il avait perdus. Aussitôt, lui et sa femme coururent dans les bois à la rencontre de leurs 7 fils et, pour leur retour, le père, fier et heureux, porta Pinocchio sur ses épaules en riant et sautant de joie.

Aujourd'hui, la petite gare résonne des rires et des cris de joie des 7 enfants et la famille a retrouvé le bonheur et la chaleur qui leur avait tant manqué !

 

                                               Marie-Alice


L'enfant et le coquillage

Consigne 1 : Ecrire une liste de mots ou de phrases suggérés par « les 5 sens ».

Consigne 2 : Ecrire à partir d’une photo d’un enfant qui tient un coquillage à son oreille, en essayant d’évoquer le plus possible les sens.

Une histoire de coquillage

 

Le N° 36 .585.631 (que j’appellerai N° 31, pour faire plus court) colle à son oreille un grand coquillage rose et ferme les yeux, essayant d’imaginer une plage, une mer, de l’eau, sur la planète terre. Car il habite, depuis sa naissance, la planète ZZZ, une planète sèche et craquelée comme la peau de son arrière-arrière-grand-mère. L’eau, sous la forme d’une étendue immense et bleutée, lisse comme un miroir ou bien balayée par des courants et des vents féroces, il ne connait pas et ne connaitra probablement jamais.

Son père, lors de son dernier voyage inter-planétaire, lui a rapporté ce trésor, cet artéfact d’un autre temps. Il lui avait raconté comment, autrefois, un animal de la famille des mollusques, visqueux et sentant l’iode, élément contenu dans l’eau de mer, avait vécu dedans. Il lui avait expliquait également qu’il y avait eu autrefois quantité d’êtres vivants sur terre de toute sorte : des grands, des petits, des sans mains mais avec quatre pattes, ou bien avec des cornes, des griffes, des trompes, et quelquefois des coquilles. Ils vivaient dans la mer, mais aussi sur et sous la terre et dans les airs. La vie est apparue d’abord dans la mer (dommage que toutes ces créatures n’y soient pas restées, car l’homme est venu aussi de la mer). Après quelques centaines de milliers d’années, l’homme a réussi à exterminer tous les autres êtres vivants – les doux, les tordus, les poilus, les ventrus - avec la pollution créée par ses propres activités. Il a rejeté dans la mer des produits chimiques, des médicaments, ses propres excréments, de la radioactivité, et beaucoup, beaucoup de plastique.  Il a détruit aussi une bonne partie de sa propre espèce. Les plus futés ont réussi à prendre le large inter-stellaire, condamnés à chercher une autre planète capable de les accueillir.

Tout ceci, N° 31 l’avait découvert dans sa cellule d’apprentissage, au bout du dôme protecteur de la colonie sur ZZZ, où il se branchait régulièrement pour prendre connaissance du programme d’histoire que ses ancêtres ont pu reconstituer. Mais il aimait bien lorsque son père lui racontait, le son de sa voix qui vibrait d’émotion lorsqu’il évoquait toutes ces créatures si extraordinaires. Son père n’avait pas connu non plus ces choses, mais il avait pu sauvegarder des livres, ces objets encombrants en papier où les mots étaient imprimés, il y a si longtemps. Il y avait des images dedans, et des descriptions des cris des animaux, que son père tentait d’imiter, des sons simples ou infiniment complexes. Il y avait aussi des descriptions de leurs couleurs, de leurs odeurs, de leurs textures - douces comme la paroi du dôme, ou bien rêches comme le sol de sa planète sèche.

Il faut savoir que les hommes, en quittant la terre, avaient perdu, en même temps que la variété de la vie, leur créativité et leur fantaisie. (C’est pour cela que la planète s’appelait ZZZ et que N° 31 ne s’appelait pas Gustave ni Léon ni Michel). Heureusement qu’ils avaient appris, avant de s’explanter, à capter l’énergie solaire, ce qui leur a permis de partir et de se rétablir ailleurs. Mais leur vie était bien terne sans les envols de l’esprit. 

N° 31 ouvre subitement les yeux. La pluie décennale a commencé à tambouriner avec force sur le dôme protecteur, interprétant un concert liquide et remplissant les réserves vitales de la colonie des gouttes d’eau précieuses. Avec un frémissement d’imagination, il pense au nombre d’heures, de jours, d’années de cette pluie Z-esque qui seraient nécessaire pour y créer une mer et colle son oreille aux parois pour mieux entendre le bruit doux de la pluie.

Martha